Statisticien- Economiste de son état, M.Mayacine Camara est une des voies autorisées pour parler des politiques économiques dans notre pays. Cet technocrate et ancien Maire de la Ville de Koungheul aborde avec une manière délestée de toute langue de bois certaines questions de l’heure comme l’avènement du nouveau régime, les attentes des citoyens sénégalais et sa contribution conséquente au triomphe de la Coalition électorale « DiomayePrésident » lors du scrutin du 24 mars dernier au niveau de son fief.
Entretien.
Au terme du scrutin du 24 mars dernier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye est sorti vainqueur. Que vous inspire son élection ?
Nous rendons grâce à DIEU de nous avoir permis d’organiser des élections transparentes, libres et démocratiques et, ce n’était pas évident au regard des évènements violents qui ont précédé. Cette élection qui a porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir est un aboutissement d’un long processus qui a démarré en 2000. Personnellement , je sentais la fin de règne des politiciens. Ces derniers ont mis à genoux notre administration. Les compétences se sont fait rares dans la fonction publique qui a été un dépotoirs de militants de la politique politicienne, des Directeurs nommés sans diplômes sérieux, de faux CV. La bombe démographique a explosé malgré les alertes portées sur les effets de la transition démographique, bref, le pire aller se produire si cette forme de gouvernance était prorogée. Alhamdoulilah !
Le Sénégal stagne et l’on évoque la mal gouvernance comme frein. Partagez-vous ce point de vue ?
Nous avons parlé de Plan Sénégal Émergent, nous l’avons théorisé sans le faire, à cause de cette gouvernance inefficace et inefficiente. Même avec de bonnes idées, l’élan des politiciens en quête d’un électorat qu’il n’aura jamais plombe les résultats. Le TER est bien un bel investissement. En voulant en faire un projet politique, il devient couteux et inefficient. Le Stade Me Abdoulaye Wade ne sert à rien en dehors d’une politique d’animation économique du sport caractérisé par un football qui n’est là que pour la récupération politique depuis des décennies. Les dirigeants se sont trompés de cible sans doute.
Le Président Diomay peut être le messie. Son manque d’expérience est un atout, son humilité est une chance pour le Sénégal de se fermer les portes du folklore qui a pour noms inauguration d’infrastructures inachevées, d’endettement aveugle, de passations de marchés fictifs, etc.
Nous avons vécu une longue période d’étranglement, avec des DG et ministres qui font la pluie et le beau temps devant un secteur privé moribond. Conséquence, manque de compétitivité, très faible productivité agricoles, coûts de production élevés pour ne citer que ceux-là.
Et le coût exorbitant de la vie ?
Le problème n’a jamais été adressé. Il peut être lié en grande partie à un manque de sincérité du budget qui a pour effet une mauvaise estimation de la masse monétaire (source d’inflation) et à des mécanismes de blanchiment. Un rétablissement de la gouvernance avec une bonne utilisation de l’instrument budgétaire serait une la solution.
Peut-on espérer avec le Président Diomaye ?
Bien sur ! Si le Pastef, reste patriote et que ses membres éteignent la transhumance, arrêtent de faire comme ces politiciens que nous venons de connaître, riches et arrogants, les yeux fermés, le Sénégal se développe sans anicroche(s). Ce n’est pas un problème de programme, il faut être sérieux et travailler à ce que des politiciens ne reviennent plus au pouvoir ! tant que le nouveau Président reste sur cette position, il peut compter sur mon soutien.
Avez-vous des prétentions pour la prochaine législature ?
Je n’ai jamais eu de prétention autre que servir le pays, mon beau pays. Personnellement, j’ai toujours compter sur mes propres forces et je ne crois pas que des positions politiques peuvent enrichir financièrement. Nous n’avons pas une Assemblée qui puisse accompagner la bonne gouvernance. Il faut la changer et élire des députés et de vrais ! Inchalah, tout ce que je peux dire est que si Dieu le veut, je battrai campagne pour des députés qui choisiront Guy Marie Sagna comme Président de l’assemblée nationale et le Sénégal « dieum Kanam ». Je sais qu’il fera le job et le contrôle parlementaire sera effectif. Nous avons besoin des personnes comme Mamadou Lamine Diallo, Mimi Touré et consorts pour accompagner cette Assemblée nationale et faire de Diomay le meilleur Président de l’histoire du Sénégal.
Enfin que pensez-vous du FCFA ?
Ma position est que la problématique du CFA ne peut pas trouver de réponse tout de suite. Notre problème de productivité doit etre résolu avant de parler de décrochage. Nous ne produisons pas et nous ne proposons rien. Les branches d’activité sont désarticulées, l’économie et fragile et extravertie. Pas d’aménagement du territoire malgré l’existence du PNADT, le réseau routier est faible.