L’Onusida alerte sur un retour en arrière sur la lutte contre la pandémie de sida

La lutte contre le VIH pourrait reculer des décennies en arrière, à cause des coupes importantes de l’aide américaine depuis février. C’est ce que révèle ce jeudi 10 juillet le rapport annuel de l’Onusida, présenté dans un hôpital en banlieue de Johannesburg, en Afrique du Sud, le pays qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH au monde. 

L’Onusida en appelle aux gouvernements et demande aux pays occidentaux de prendre leurs responsabilités.Alors que le nombre de décès liés au virus a été plus que divisé par deux entre 2010 et 2024, les coupes brutales dans l’aide américaine en février font l’effet d’« une bombe à retardement » pour Winnie Byanyima, directrice exécutive d’Onusida. 

« Le désengagement soudain du principal donateur a pris les pays par surprise et a laissé un grand vide dans nombre d’entre eux, en particulier ici en Afrique subsaharienne. Si ce vide n’est pas comblé, notre rapport indique que nous pourrions avoir 6 millions de nouvelles infections supplémentaires d’ici à 2029, dans quatre ans, et 4 millions de décès supplémentaires », déplore-t-elle. 

Quatre millions de morts supplémentaires 

Les conséquences se font déjà sentir, souligne le rapport. Licenciements, arrêts d’activités… La prévention, financée à 80% en Afrique subsaharienne par des fonds externes, est particulièrement affectée. 

Helen Rees, professeur spécialiste de la lutte contre le VIH, alerte sur des répercussions en cascade. « Si nous laissons la région africaine, donc les pays les plus touchés par le VIH, régresser, nous en subirons les conséquences à l’échelle mondiale, pas seulement en Afrique », explique-t-elle. 

Le rapport met aussi en avant l’importance de trouver des mécanismes de lutte contre le VIH plus durables et moins dépendants, et pour les gouvernements de rebondir, à l’image de l’Afrique du Sud, qui a annoncé cette semaine débloquer plus de 36 millions d’euros supplémentaires.

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