La réversion du procès de Barthélémy Dias s’impose (par François Mendy)

J’étais en décembre 2011, journaliste au quotidien national « Le Soleil » quand les nervis du PDS attaquaient la Mairie de Sicap-Mermoz-Sacré Cœur où se trouvaient le maire Barthélemy Dias et  d’autres personnes. Si Barth est toujours vivant, il ne le doit pas à la Police ou bien à la Gendarmerie nationale. Mais à lui-même et à sa garde rapprochée. 

N’eut été leur réplique face aux assaillants armés jusqu’aux dents, M. Dias, ses collaborateurs et les usagers qui étaient présents sur les lieux allaient y laisser leurs vies. Car l’attaque était d’une violence inouïe. Dieu faisant les choses, la fusillade est filmée par la télévision TFM, et le journaliste Chérif Dia était témoin de ce moment terrible de la marche de notre pays. 

Donc naturellement, les Sénégalais s’attendaient à ce que les voyous soient appréhendés et jetés en prison. Mais à la surprise générale, c’est la victime qui est inculpée et jetée en prison. La Justice sénégalaise doit des explications au peuple sur cette hérésie. Car la Justice de notre pays est la seule au monde qui condamne un maire dont des bandits ont tenté d’assassiner dans son bureau. 

Barth n’avait pas sa place au box des accusés.

En d’autres termes, Barthélemy Dias n’avait pas sa place au tribunal en tant qu’accusé. Il est la victime. C’est certainement pour cela que Me Aïssatou Tall Sall qui était son avocate dans ce dossier, une fois devenue ministre de la Justice, n’avait pas saisi l’Assemblée nationale pour déchoir M. Dias de son mandat de député aux dernières années du régime de Macky Sall. 

Aujourd’hui, en saisissant l’Assemblée nationale pour déchoir Barthélemy Dias de son mandat de député,  le régime du président Bassirou Diomaye Faye et du premier Ministre Ousmane Sonko vient de poser l’acte ultime de ce procès inique dont le régime de Macky Sall n’avait pas posé, peut-être par pudeur ou par élégance. 

MM. Faye et Sonko devaient être les derniers au Sénégal à poser un acte aussi lourd politiquement. Car Ousmane Sonko a toujours dénoncé ce procès que les régimes de Wade et Macky Sall ont utilisé comme une épée de Damoclès au dessus de la tête de Barthélemy Dias en faisant traîner le dossier pendant 10 ans ! Mais contre toute attente, c’est lui qui actionne son ministre de la Justice pour exécuter une sentence contraire à la morale, à l’éthique et au bon sens. 

Rétablir Barthélemy Dias dans ses droits.

C’est vrai que Barthélemy Dias dérange sur la scène politique sénégalaise. Donc, il fallait se débarrasser d’un adversaire si redoutable. Oui, ce procédé de MM. Sonko et Faye est une tentative de liquidation politique contre M. Dias qui a pris une envergure nationale avec les dernières élections législatives. 

Cette  façon de faire est indigne de nos nouvelles autorités. Ils auraient dû, aussitôt après leur installation en avril, demander la déchéance de M. Dias de son mandat de député. Ou alors, de faire un recours contre lui après le dépôt de sa liste aux législatives du 17 novembre. Mais le Ministère de l’Intérieur n’avait pas jugé utile de faire un recours contre la candidature de M. Dias. 

Et c’est sur cette base que le Conseil Constitutionnel a rejeté le recours déposé par la Coalition And Ligey Sunu Reew / Alsr contre la coalition Samm Sa Kaddu dirigée par Barthélemy Dias. Donc, pourquoi lui priver par la suite d’un mandat que le peuple lui a confié ? 

J’invite solennellement les Institutions de la République à trouver un moyen de réviser ce procès qui n’honore pas la justice sénégalaise en rétablissant Barthélemy Dias dans ses droits tout en le dédommageant pour le préjudice qu’il a subit depuis 2011. C’est le minimum que la République puisse faire pour lui. 

François MENDY 

Journaliste – Politiste 

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